Depuis juin, on attend fébrilement le courriel qui doit nous annoncer que tout est réglé au Vietnam. Depuis juin que l'on se dit "peut-être demain". Juin passe, on se dit "ça va être en juillet". L'excitation reprend, le découragement part. On se dit la même chose en août. On fini la chambre de bébé, on prépare la salle de bain, on ramasse les objets fragiles et les produits dangereux, on range les outils, on planifie sa nourriture, on dresse la liste des choses à apporter dans nos baggages. On se sent si proche et tellement loin.
Puis vient septembre. De nombreuses fois, depuis mai, on a entendu le fameux "dans les prochains jours, vous aurez des nouvelles". Ces mots sont maintenant vides de sens. Pourtant, ils suffisent à redonner un regain d'énergie, à redonner espoir. Ils suffisent à passer l'attente, à attendre à "peut-être demain". Un pansement temporaire.
Bébé grandit, il change, il marche, il court. Un bébé heureux avec le peu qu'il possède présentement. Au fil des mois, on réalise tous les moments manqués, les petites réussites de son développement. On fait plusieurs deuils, tout en étant tellement fier de son cheminement. Pourtant, un deuil difficile à assumer contient tout ce qui est invisible. Ce que l'on ne voit pas sur les photos. Ses larmes, ses bobos, ses peurs.
Réconcilier l'absence de nos bras et la reconnaissance envers sa nounou de prendre soin de lui ne suffit pas pour atténuer ce sentiment d'impuissance. Tout est hors de notre contrôle. On attend, tout simplement.
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